Comment penser la transformation de l’offre en autisme ?
« Sans langue de bois »
La transformation de l’offre est devenue un mantra ministériel, sans qu’aucune définition n’en soit vraiment donnée, sans qu’aucun plan n’y soit associé, avec des objectifs, des indicateurs, des leviers d’action, une évaluation des besoins, un financement, enfin bref, ce qu’on appelle un plan.
L’expression a été utilisée depuis 2017 dans une circulaire dédiée.
La CNSA avait proposé 23 indicateurs pour la circulaire de transformation de l’offre médico-sociale 2017-2021, dont aucun n’a jamais vu le jour.
L’expression fait corps avec les fameuses 50 000 solutions sur 7 ans, ce qui est dérisoire, sans jamais que soit définie ce qu’est une « solution ». Utiliser des mots sans contenu ne peut pas faire une politique publique.
Nous nous sommes exprimés à ce sujet
Ce double vocabulaire est associé à un autre mot brandi à chaque occasion : « désinstitutionnalisation », sans qu’aucune définition n’en soit donnée, sans que soient mis en œuvre, un programme d’action, des objectifs, des leviers d’action, une consultation des associations d’usagers, des indicateurs, un financement…
La désinstitutionnalisation est partout présentée comme une exigence de l’ONU sans même qu’on se soit donné la peine de faire une lecture intelligente de la convention ONU des droits des personnes handicapes.
Il convient de rappeler que la convention ONU est dans le droit français depuis le 1er avril 2010, bien que l’Etat français ne se soit jamais donné la peine de modifier les lois françaises pour les mettre en conformité avec la convention : la définition du handicap de la loi de 2005 qui met l’accent sur les altérations de fonctions de la personne viole ainsi de manière inacceptable la définition du handicap de la convention qui met l’accent sur l’environnement.
En tout état de cause, si la convention devrait être systématiquement opposable à la puissance publique française, il n’en est pas de même des recommandations du comité des droits, qui a laissé passer de monumentales bêtises sur l’autisme, pour rester poli.
Nos tutelles seraient bien inspirées de lire correctement l’article 19 et l’article 26 de la convention ONU
Recommandation générale
Favoriser l’autodétermination des personnes tout au long de leur vie et outiller les personnes non oralisantes d’un moyen de communication alternative et spécifique.
L’autodétermination doit avoir un contenu adapté au fonctionnement des personnes autistes : nous renvoyons à l’argumentaire scientifique de notre congrès de décembre 2023.