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Autisme france

Association nationale de familles avec des enfants et adultes autistes

Editorial de la revue

Dans ce numéro 95 de La Lettre d'Autisme France, vous trouverez le document d’Autisme France sur le plan de 50 000 solutions proposé à la suite de la Conférence Nationale du Handicap de 2023.

Nous ne comprenons pas quelles solutions vont être créées pour les adultes autistes qui ont de nombreux troubles associés et représentent 30 à 40 % des adultes autistes, ce qui compte tenu du taux de prévalence proche de 2 %, représente un chiffre considérable.

Il semblerait que la stratégie TND présentée comme ayant un financement propre, soit en fait noyée dans le plan tous handicaps des 50 000 solutions et nous n’avons toujours pas vu une quelconque programmation pluri-annuelle. Il faudrait déjà pour cela avoir constitué un observatoire des besoins et surtout des personnes sans solutions : or, notre gouvernement se refuse obstinément à le créer.

L’enquête auprès des adultes autistes et de leurs familles que nous avons menée souligne leur abandon et leur détresse, devant l’absence de réponses, l’épuisement des familles, les listes d’attente interminables, les dotations insuffisantes des lieux de vie, l’absence de plan national de soutien au logement accompagné des adultes autistes, les services rarissimes de soutien à l’autonomie, au travail, les failles de l’accès aux soins somatiques, et la liste n’est pas exhaustive.

La nouvelle stratégie qui a éliminé l’autisme de son titre commence donc bien mal, et l’on voit naître sur le territoire des collectifs de parents en colère, lassés d’être toujours oubliés, méprisés, renvoyés à leur détresse, sans espoir de solution.

Cette situation n’est pas digne d’un pays riche.

Nous notons cependant avec satisfaction que ce pourquoi nous nous sommes battus depuis 35 ans, la qualité des interventions, commence à devenir la norme sous la forme de l’opposabilité des recommandations de bonnes pratiques, qui figure explicitement dans le décret du 29 février 2024 définissant le contenu du projet d’établissement. Malgré les failles de l’évaluation HAS qui ne s’appuie pas sur les recommandations, leur respect s’impose maintenant, jusque dans les discours ministériels. C’est une victoire, chèrement acquise, mais une victoire.

Danièle Langloys