Placements abusifs d’enfants : un livre dénonce des dysfonctionnements gravissimes
Certaines des familles qui nous contactent le savent : une difficulté avec un enfant autiste, un désaccord avec l’école ou un établissement de santé, une séparation parentale, peuvent être à l’origine d’une information préoccupante qui risque ensuite d’être judiciarisée et peut aller jusqu’à une ordonnance de placement, même si l’enfant autiste ne court aucun danger et que sa famille est la mieux placée pour trouver les aides dont il a besoin.
Mais personne n’imagine l’étendue de ce que sont ces placements abusifs. Si nous en parlons à quelqu’un qui n’y a pas été confronté, nous lisons dans ses yeux l’incrédulité, l’idée que nous exagérons et que les juges savent ce qu’ils font. Et pourtant…
Maître Christine Cerrada a rassemblé dans un ouvrage qui vient de paraître dix cas emblématiques qui montrent que ces placements abusifs peuvent concerner n’importe quelle famille, dès lors qu’une difficulté minime est montée en épingle par les associations gestionnaires qui agissent pour l’aide sociale à l’enfance par délégation des conseils départementaux. Elle montre aussi que les enfants victimes d’inceste ou de violence familiale peuvent se retrouver placés chez un père agresseur et manipulateur, qui parvient à disqualifier la mère protectrice. Elle dénonce l’étendue et la croissance du phénomène, les conflits d’intérêts sous-jacents, le peu d’intérêt des pouvoirs publics pour ce fléau, et fait vingt et une propositions juridiques pour apporter plus d’équilibre et d'argumentation contradictoire dans les tribunaux.
La démonstration de Maître Cerrada est complétée par l’analyse scientifique du Dr Isabelle Salmon qui expose les affabulations psychanalytiques à l’origine du très rare syndrome de Münchhausen par procuration qui ne peut pas être à l’origine de l’autisme. Le Dr Salmon dénonce l’ignorance des services sociaux et experts auprès des tribunaux en ce qui concerne l’autisme et l’utilisation par ailleurs du fumeux syndrome d’aliénation parentale pour nier la parole des enfants victimes d’inceste.
Ce livre rejoint donc le combat qu’Autisme France mène contre les placements abusifs d’enfants autistes, en montrant que ce ne sont pas des cas isolés, mais des victimes de pratiques et de lois qui ne respectent pas les droits des enfants à vivre en famille, violent la convention ONU des droits de l'enfant, et de conflits d’intérêt pour une manne de plus de 8 milliards d’Euros annuels, déléguée à un secteur associatif peu contrôlé.
Ce livre, « Placements Abusifs d’Enfants, Une justice sous influence » est édité chez Michalon, et disponible dès maintenant en librairie.
Un extrait du rapport de Danièle Langloys, présidente d'Autisme France, sur les violations des droits et dysfonctionnements de l’aide sociale à l’enfance (L’aide sociale à l’enfance : une impitoyable machine à broyer les familles d’enfants autistes) est cité :
"C’est ainsi que se développe en France, et seulement dans ce pays, une épidémie unique au monde de Syndrome de Münchhausen par procuration, dont sont accusées principalement des femmes seules : la littérature scientifique internationale n’a recensé que 277 cas dans le monde de personnes qui créent des troubles somatiques chez leurs enfants en les intoxiquant par exemple. En aucun cas il ne s’agit de troubles neuro-développementaux comme l’autisme, pour lesquels d’ailleurs la Haute autorité de santé (HAS) explique clairement que les caractéristiques psychologiques des familles ne sont pas en cause dans leur survenue."